Seulement 8% de femmes dans les Comités de Direction.
Ce chiffre paraît ridiculement dérisoire alors qu'une étude de McKinsey a confirmé que les entreprises qui ont une présence féminine significative dans leurs Comités de Direction ou dans leurs équipes de management ont de meilleurs ratios financiers que les autres entreprises. Entendons-nous bien, l'intérêt de cette étude n'est pas de prouver que les femmes sont plus compétentes, mais plutôt de démontrer les avantages de la mixité.
Pour aller plus loin, L'édition 2012 de l'Observatoire Skema (créé en 2008 par le Professeur Michel Ferrary, Professeur de management des Ressources Humaines à HEC de l'Université de Genève) sur la féminisation des entreprises a révélé que l'on pouvait classer les grandes entreprises privées françaises en quatre catégories :
- les entreprises "féminines" qui comptent dans leur effectif un pourcentage de femmes plus élevé que la moyenne et une population de femmes cadres également plus élevée que la moyenne (BNP Paribas, Publicis, Carrefour, Sodexo,...)
- les entreprises "masculines" qui à l'inverse des premières ont un effectif féminin et un taux de femmes cadres inférieur à la moyenne (Renault, Total, Bouygues, Arkema, Dassault,...)
- les "amazones" avec un pourcentage de femmes cadres supérieur à la moyenne bien que le taux de femmes soit inférieur à la moyenne (Danone et Illiad)
- les "machistes" avec un pourcentage de femmes cadres inférieur à la moyenne et un effectif féminin supérieur à la moyenne (Air France et Legrand)
Peut-être que l'adoption d'une loi telle que la loi Copé-Zimmermann changerait significativement les choses. En effet, cette loi impose aux entreprises publiques et aux sociétés côtées en bourse de féminiser davantage leurs Conseils d'administration et de surveillance. Aujourd'hui, elles représentent presque 21%. Malheureusement, le manque de corrélation entre le taux de femmes présentes aux Conseils d'Administration et aux Comités de Direction révèle qu'il ne s'agit pas là d'un facteur de promotion des femmes dans les hautes instances de direction.
Par contre, il existe bien une corrélation entre le pourcentage de femmes présentes dans le Comité de Direction et le taux de femmes dans l'encadrement ce qui révèle une réelle volonté de la part de l'entreprise d'utiliser leur population de femmes cadres pour féminiser leurs Comités de Direction.
- Un grand bravo aux entreprises "féminines" telles que Hermès, L'Oréal, Kering, Sanofi, Société Générale, Accor, Sodexo, Unibail, Danone, Publicis Groupe, Endered, Natixis, Essilor International et France Telecom.
Comment y remédier ?
En prenant connaissance des mesures mises en oeuvre dans la société pour faire progresser la mixité :- Communiquer davantage sur les indicateurs de mixité existant dans l'entreprise (la proportion de femme recevant une promotion, leur participation à des programmes de développement des compétences de leadership,...)
- Plus de transparence sur l'engagement de la Direction Générale concernant la mise en place de différentes mesures
- Favoriser la progression professionnelle des femmes en adaptant les trajectoires de carrière à priori conçues pour des hommes.

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire